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La Galerie médiévale du Musée national de Varsovie

Naissance de la collection 

Il a fallu attendre 1938 pour que le Musée national ouvre ses portes. En effet, pendant les 123 années de partage de la Pologne entre ses voisins, impossible d'ouvrir le musée national d'un pays qui n'existait pas. La galerie médiévale renferme des œuvres de la fin du Moyen-Âge au début de la Renaissance, dont le rassemblement ici à Varsovie a notamment été possible grâce au déplacement des frontières polonaises en 1945. Effectivement, après la guerre, l'Allemagne a été amputée de la Poméranie et de la Silésie au profit de la Pologne. L'Armée rouge libératrice considérant ces territoires comme nazis décida de les piller, les détruire. Mais le Musée national mit en œuvre un plan de sauvetage pour récupérer ces nombreuses œuvres provenant principalement d'églises.


Le Christ 

Parmi les sujets présentés dans la galerie, les représentations du Christ tiennent, bien entendu, une place importante. Au Moyen-Âge, les églises sont de véritables livres d'images consacrés aux épisodes de la Bible, ayant pour fonction d'émouvoir les fidèles. Cette statue de la Crucifixion montre ainsi la souffrance du Christ, d'où l'extrême maigreur de son corps et la présence de très nombreuses entailles ensanglantées.

De même, les polyptyques, peintures réalisées sur plusieurs pans, mobiles ou non, retraçaient généralement plusieurs épisodes de la Bible. Au Moyen-Âge, les églises étant très sombres, seulement éclairées par des bougies, ces polyptyques illuminaient l'autel, derrière lequel ils étaient placés, de leurs couleurs et dorures. Celui présenté ci-contre est un exemple de ce qu'on appelle le « beau style ». Caractéristique de la fin du Moyen-Âge, il consistait à représenter sous de beaux traits les personnes vertueuses, et de façon grotesque celles qui étaient mauvaises.

Sur cette Vierge à l'enfant, Marie tend une pomme, symbole du péché originel, car Jésus est le sauveur de tous les pécheurs. On voit également à la tristesse du visage de la Vierge qu'elle sait déjà quel destin tragique attend son fils. Après la crucifixion du Christ, la représentation de sa souffrance de mère la rend très accessible, chaque croyant peut la ressentir.

La Madone

Au-delà des représentations en tant que mère, ce sont la virginité et la pureté de Marie qui sont le plus souvent loués. Ainsi, le polyptyque ci-contre en est un parfait exemple. Mais pourquoi une licorne, animal mythologique, a-t-elle posé sa tête sur les genoux de la Vierge Marie ? D'après la légende, la licorne étant un animal très timide, il était impossible de l'attraper. Seule une jeune fille vierge, pure, et de surcroît, qui savait chanter, pouvait voir cet animal s'approcher d'elle, c'est pourquoi l'on retrouve souvent le symbole de la Licorne dans des Annonciations.

Sur ce tableau, Marie est représentée au milieu de Felicité et Perpetue. A leurs pieds, nous observons la terre et tous ses maux : maladies, guerres, famines... Au contraire, la partie supérieure de l’œuvre se veut pure comme les cieux. Ce sont les noms des deux femmes entourant la Vierge qui donnent l'enseignement de cette peinture, « Felicitas » et « Perpetua » peuvent se traduire par « bonheur éternel ».

Sur cette œuvre, la Sainte famille fuit en Égypte pour échapper à l'armée d'Hérode. Croisant des paysans en train de semer les blés, la Vierge Marie leur demande d'indiquer aux soldats à leurs trousses qu'ils ont traversé le village au moment des semailles. Les semences poussent miraculeusement pendant la nuit et le champ est prêt à être moissonné le lendemain, ainsi les soldats d'Hérode abandonnent leur poursuite, croyant que les fugitifs sont passés il y a plusieurs mois.

Les Saints

Ce triptyque de Marie-Madeleine appartenait à une riche famille de Gdansk. Sur la partie de droite, on peut la voir priant, après s'être retirée pour mener une vie d'ascète dans une grotte suite à la crucifixion du Christ. Ne s'alimentant plus, elle était chaque jour transportée par des anges, comme peints sur cette œuvre. Leur chant constituait sa nourriture spirituelle. Notre guide a partagé son amusement quant à la combinaison moulante « en fourrure » dont l'artiste a revêtue Marie-Madeleine pour figurer que ses longs cheveux la recouvraient.

Sainte Barbara, quant à elle, est la Sainte Patronne de la Silésie, des mines et des travaux dangereux. Son père la forçait à adorer des dieux païens, s'y refusant car chrétienne convaincue, il la fit torturer. De plus, il voulait qu'elle épouse un homme qu'elle ne voulait pas, ce pourquoi elle fut enfermée dans une tour. Elle réussit à s'enfuir, d'où le fait que son attribut soit la tour, qu'elle tient dans ses mains sur la partie centrale de l’œuvre. Par ailleurs, il est intéressant de noter que ce tableau, datant de la fin du XVème siècle, tend déjà à répondre aux nouvelles règles artistiques de la Renaissance, notamment par le réalisme de son décor.

Enfin, la sculpture de Saint Luc, patron des Arts, est très attrayante en bien des aspects. Outre sa monochromie, par laquelle le sculpteur a voulu montrer que la sculpture est un très bel art en soi, son sujet, lui aussi, est intéressant. On y voit Saint Luc, attelé à une peinture, tandis que Marie tisse une tunique pour Jésus. C'est ce même vêtement que les gardes ne sauront partager après la crucifixion car fait d'une seule pièce.

Les reliques

Les reliques tenaient une part importante dans le culte chrétien pendant le Moyen-Âge. En effet, nombreux étaient les fidèles qui, faute de moyens, ne pouvaient réaliser de pèlerinage, pour aller prier les reliques. Si de nombreuses reconstitutions (grandeur nature) de la Passion du Christ étaient choses courantes dans les églises, beaucoup d'objets de plus petite taille servaient de substituts à ces reliques pour un culte privé.

Cette tête de Jean le Baptiste, exécuté sur ordre du roi Hérode, se veut la reconstitution d'une relique très célèbre et convoitée. L'évangile selon Marc raconte qu'Hérode, subjugué par la danse de Salomé, lui proposa de lui offrir tout ce qu'elle voudrait « fût-ce la moitié de mon royaume ». Salomé lui demanda pour sa mère la tête de Jean-Baptiste sur un plateau.

Enfin, l'histoire de Veronica dans le Nouveau Testament explique l'importance de cette image du Christ. Cette femme pieuse de Jérusalem, poussée par la compassion lorsque Jésus portait sa croix, lui a donné son voile pour qu'il essuie son front. Lorsqu'il lui rendit, son visage s'y étaient miraculeusement imprimé par sa sueur et son sang. L’anagramme des lettres de son prénom donne « vera icon », à savoir « vraie image ». Ce foulard aurait permis la production des icônes du Christ, car si Dieu n'a pas de visage, son fils peut en avoir un.

Pour en savoir plus, consulter : http://www.mnw.art.pl

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